Je regarde du port
partir un grand vaisseau
il frôle l’écume
vole au-dessus des eauxJe regarde du port
ton immense sourire
qui me tourne le dos
qui disparaît bientôt
à l’horizon
Le soir vient se poser doucement
sur le ciel de septembre
Je tremble d’affronter le néant
de ma petite chambre
Mon seul chez-moi s’en est allé
je reste là à tituber
à m’entre-déchirer
de souvenirs bleutés
Accablé de fatigue
je m’endors près des digues
Je te vois habillée de célestes blancheurs
des étoiles par milliers comme des dames d’honneur
viennent pour te guider
Le petit jour hésite à rêveiller
quelques vieillards qui dorment sur les bancs
L’un d’eux a pris le large la nuit durant
Il a rejoint son rêve à tout jamais
ensorcelé